Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lengguru Kaimana 2010
Lengguru Kaimana 2010
Publicité
3 avril 2010

Biodiversité et Enjeux

Papouasie : Biodiversité et Enjeux

P3170094_1_

La Papouasie - Nouvelle Guinée (PNG) est la deuxième plus grande île au monde après le Groenland.

La Papouasie (moitié occidentale de l’île) est la plus grande province d’Indonésie et la moins peuplée.

Elle abrite encore une portion significative des dernières forêts primaires de la Planète et des récifs

coralliens parmi les plus riches au monde.

Réévaluée au congrès de Biak (1997), la biodiversité Papoue est encore largement sous-estimée mais

hisse déjà l’Indonésie au premier rang mondial de la biodiversité (CI, RAP Bulletin 2000). La

Papouasie devient le terrain d’énormes enjeux sur les plans politique, économique et de conservation.

Cette biodiversité particulièrement riche est en partie liée à des reliefs mouvementés qui ont favorisé

des spéciations par isolement. L’histoire géologique ancienne et complexe de l’île aurait également été

déterminante (Hill & Hall 2003). L’accrétion de 32 terranes tectoniques d’origines géologiques

différentes et caractérisés par des écosystèmes et des peuplements spécifiques, aurait également

contribué à l’enrichissement de sa biodiversité (Novotny et al. 2005).

Le programme FISH-DIVA Papua

Afin de contribuer à la connaissance de la biodiversité, à sa conservation et à son utilisation raisonnée,

un programme tripartite a été mis en place en 2007, entre l’UR 175 CAVIAR IRD et les organismes

indonésiens de l’APSOR (Académie des Pêches de Sorong, Papua) et du RCA (Research Center for

Aquaculture, Java). Ce programme porte sur les poissons arc-en-ciel de Papouasie (Melanotaeniidae).

Avec plus de 37 espèces, cette famille est l’un des groupes de poissons les plus diversifiés des eaux

douces de Papouasie. Ces poissons aux couleurs vives et de formes variées sont très recherchés par les

aquariophiles. Malgré leur intérêt commercial, la diversité de ce groupe reste encore mal connue et

nombre d’espèces menacées par une surexploitation ne sont pas domestiquées.

Au delà de l’inventorisation, de la découverte de nouvelles espèces et de leur domestication, nos

activités consistent également à étudier les processus évolutifs de diversification qui ont façonné ce

groupe et à prédire l’évolution future des populations les plus exposées aux activités humaines et aux

grands changements climatiques globaux annoncés. Ce programme de recherche soutient la thèse de

doctorat de Mr. Kadarusman (enseignant chercheur APSOR) qui est inscrit à Toulouse III (SEVAB,

2009-2011). Cette thèse s’appuie sur du matériel récolté lors de 3 expéditions successives menées de

2007 à 2009 sur la Péninsule de la Vogelkop. L’étude morphométrique et les analyses génétiques ont

permis la découverte d’une dizaine d’espèces nouvelles. L’analyse phylogéographique montre

d’importants niveaux d’endémisme et une diversité plus élevée dans les bassins hydrographiques

fragmentés des massifs karstiques (i.e. karst de Sorong Selatan, Ouest Vogelkop).

Le programme «espèces diadromes des systèmes insulaires Indo-Pacifiques : Endémisme, et

dispersion » de l’UMR 7208 BOREA

Les systèmes insulaires de l’Indopacifique abritent des espèces diadromes qui sont les seules espèces

capables de coloniser naturellement les cours d’eau. Leur stratégie de dispersion représente un moteur

essentiel de la structuration et de la persistance des communautés. Les espèces diadromes

amphidromes (Gobiidae (Sicydiinae), Eleotridae) pondent en eau douce, les larves dévalent vers la

mer où elles vivent une phase planctonique d’une durée très variable (3 à 8 mois selon les espèces).

Elles retournent ensuite vers les rivières où elles grossissent et se reproduisent (Keith, 2003). Ces

poissons constituent souvent la plus grande part des peuplements dans les systèmes dulçaquicoles

insulaires et les taux d’endémisme les plus élevé. En raison des remontées massives des larves dans les

rivières à certaines périodes de l’année, ces espèces sont aussi, dans certains archipels, une ressource

alimentaire importante (à l’état larvaire ou adulte) pour les populations locales, mais une ressource très

fragile, parfois même au bord de l’extinction, en raison de la complexité de leur cycle biologique et

des impacts anthropiques. Compte tenu de leur mode de dispersion (larves marines), l’étude des

facteurs qui conduisent à l’endémisme ou à une plus large distribution est primordiale pour la

compréhension de la phylogéographie des espèces. PNG et ses karst est un site exceptionnel pour

apporter des éléments de réponse. Cette étude s’intégrera dans le programme transversal de l’UMR

BOREA et s’appuiera sur son réseau régional (Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Polynésie…).

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité